A la conquête des volcans....ou comment on s'est fait eu

Publié le par Ben&No

 

L’archipel des Philippines comprend une multitude de volcans, et forme avec l’Indonésie une des premières zones volcaniques au monde, dont de nombreux sont encore en activités. Nous n’allons donc pas passer à côté et nous voulons en profiter pour escalader plusieurs volcans, car ce n’est pas en France métropolitaine avec ses monts auvergnats vieillissants que l’on peut en profiter.

 

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Vue du volcan Mayon depuis Legaspi, qui aura été notre deuxième défi

 

Nous voilà donc à environ 90km au nord ouest de Manille dans le petit village de Santa Juliana pour monter sur le Pinatubo.

 

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Cratère du volcan Pinatubo

 

Par chance le conducteur de la jeepney y habite et nous propose de loger dans la petite bicoque au fond de son jardin. Une de nos meilleures nuits sur un lit de planches sans matelas, condition idéale avant une journée de marche n’est ce pas ? 

 

A 6h du matin, nous voilà installés dans un 4x4 avec un singapourien et un malaisien en direction du point de départ du trek. Nous parcourons en fait une sorte d’immense vallée désertique où coule une petite rivière.

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Cette vallée est le résultat de l’éruption explosive de 1991. En effet, après 500 ans de sommeil, le mont Pinatubo explose littéralement. Lors de cette éruption le volcan est décapité, il perd 250 mètres d’altitude, crache l’équivalent de 10 km3 de débris et de cendres, qui sous l’effet conjugué d’un typhon qui passe par là au même moment, retombe au sol et forme des coulées de lahars dévastateurs. Vous imaginez le truc là….

 

Donc notre trek consiste à remonter ces lahars pour atteindre le cratère qui culmine maintenant à 1450m. C’est un paysage complètement lunaire et magnifique composé de roches allant du noir au rouge en passant par toutes les nuances de gris imaginables et quelques coulées de souffre orange par ci par là.

 

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Le sol est composé de quantité de cendres et de roches qui ont formé les lahars

 

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Dans le cratère on trouve désormais un lac turquoise formé par l’eau de pluie. C’est somptueux. Ben s’y est même baigné car on n’a pas l’occasion de se baigner tous les jours dans un cratère de volcan mais « ça c’est fait » !! 

 

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Ensuite on a tracé au sud est de Luzon à Legaspi pour conquérir un nouveau volcan : le mont Mayon.

 

Le volcan Mayon culmine à 2462 mètres, et est le volcan le plus actif des Philippines avec 15 éruptions sur le siècle dernier dont la dernière a eu lieu en décembre 2009. Il est considéré comme étant un « volcan parfait » à cause de sa forme conique et de ses lignes régulières ; un fin nuage de fumée émane continuellement de son cratère. Donc, à 5h du mat à son pied, nous avons entamé son ascension. A ce moment là, on devine le volcan dans l’obscurité et c’est le seul moment où l’on peut voir son cratère crachant de la lave.

 

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Au bout d’une heure de marche, nous sortons de la jungle qui l’entoure et là nous sommes face à lui alors que le jour se lève : c’est magnifique… c’est d’ailleurs le plus beau et agréable souvenir que nous en avons car après tout se complique !!!

 

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Jusqu’au camp 1 (700m d’altitude) après deux heures de montée « facile » (tout est relatif) tout va encore bien et la vue sur la plaine et la baie commence à être sympa. Pour rejoindre le camp 2 (1400m), ce n’est plus de la marche mais de l’escalade sur un couloir de lave durcie. Le chemin n’existe plus, c’est n’importe quoi et on a parfois l’impression de faire de l’escalade sur des rochers (souvent très humides et glissants) mais sans cordes de rappel : et oui on ne fait pas les choses à moitié !!

 

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Vue du camp 1

 

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ça c'est "le chemin"

 

A mi chemin du camp 2, sur une pente très pentue (et oui çà existe), Ben a commencé à se sentir très mal à cause du vertige : visage tendu, la peur envahit tout son corps et ses muscle se tétanisent, il est obligé d’avancer à quatre pattes (ce qui le fatigue encore plus), on dirait Spiderman. Le camp 2 sera sa dernière étape  d’ascension : il ne peut plus faire un pas. Le vertige a eu raison de lui à son  très grand regret ; cela lui reste en travers de la gorge mais « avoir atteint le camp 2, c’est déjà s’être dépassé ».

 

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Vue du camp 2

 

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Le guide annonce la couleur pour la suite : atteindre le « knife edge » (2100m) avec une pente à 50% et redescendre au camp 2 DOIT prendre 4 heures. No l’aura fait en 5h : chapeau bas et respect !!! Le knife edge se situe environ à deux cent mètres du cratère et il est désormais impossible de grimper plus haut à cause de vapeurs toxiques qui s’en dégagent.

 

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No en tout petit en pleine ascension vers le knife edge

 

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Le sommet enfin atteind après maints efforts

 

Il est 14h quant No revient au camp 2 : elle est contente de l’avoir fait mais la fatigue commence à bien se faire sentir. A partir de là commence l’enfer !! Il nous aura fallu 9h pour redescendre !! 9 h de souffrance de chaque instant avec pour couronner le tout une bonne pluie sur un quart de la descente, histoire de bien faire glisser encore plus les rochers qui l’étaient déjà suffisamment et…. la nuit qui tombe !!! Les nerfs craquent, les muscles lâchent, les genoux tremblent, les jambes sont plombées (No lutte littéralement  pour chaque pas), les batteries des lampes sont faibles : on y voit rien, on en peut plus, c’est la m…. totale !!!!! On avance sur le cul, à quatre pattes, comme on peut. No a les chaussures qui se sont déchirées…Ben préfère marcher pieds nu (plus d’adhérence), les lunettes entre les dents (plus pratique quant il pleut) : la fine équipe !!!!

 

Malgré tout cela, nous y sommes quand même arrivé et sain et sauf s’il vous plait : 6h de montée, 12 de descente, il est minuit lorsqu’on arrive en bas… on s’en souviendra du Mont Mayon !!! Notre corps est désintégré. Impossible de faire un mouvement le lendemain sans souffrir le martyre à cause des courbatures. No n’imaginait pas qu’un corps pouvait souffrir autant dans son entier.  Un petit merci en passant aux exercices d’étirements de Julien.

 

Mais bon ne vous inquiétez pas, tout va bien maintenant (les courbatures de No ont mis tout de même 7 jours pour disparaitre !), nous avons récupéré nos forces et notre moral sur l’île de Catanduanes, sur une plage face à l’océan Pacifique.

 

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Puraran beach

 

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Publié dans Philippines

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